 |
|
Méthodes de sevrage
Les méthodes de sevrage que les médecins français proposent à leurs patients ne sont pas du tout adaptées à la réalité de la dépendance aux benzodiazépines. Les protocoles de sevrage sont beaucoup trop courts et les médecins ont trop souvent tendance à prescrire d'autres psychotropes (antidépresseurs, neuroleptiques, ou une autre classe d'anxiolytiques) qui, loin de compenser le sevrage aux benzodiazépines, peuvent en aggraver à la fois les manifestations et la durée.
Si vous souhaitez effectuer le sevrage de vos médicaments, vous devez avant toute chose vous informer. Il est vraiment essentiel de réunir le maximum d’informations et connaitre le mode d'action des benzodiazépines, leurs effets secondaires, les symptômes de sevrage, la substitution, la titration, la demi-vie. Vous pourrez ensuite comparer les plans de sevrage proposés par le Pr Ashton et voir ce qui vous convient le mieux. Il est également important d’avoir un soutien : famille, amis, entourage ; les témoignages et conseils de personnes sevrées ou en sevrage seront aussi une aide précieuse.
La substitution
Cette méthode préconisée par le Prof. Ashton, consiste à remplacer la ou les benzodiazépine(s) d’origine à demi-vie courte par une benzodiazépine à demi-vie longue. On utilise généralement le Lysanxia ou le Valium qui sont commercialisés sous forme de gouttes.
En résumé, le changement par une molécule à demi-vie longue peut s’avérer intéressant parce qu’il va éviter les symptômes de manque entre les prises ; le taux de benzodiazépine dans le sang reste relativement constant, contrairement aux montagnes russes que l’on peut expérimenter en prenant des benzodiazépines à demi-vie courte. En outre, si la personne est en forte tolérance, cette substitution va lever le phénomène d’accoutumance et permettre de retrouver le plein effet sédatif et anxiolytique de la nouvelle molécule.
Vous trouverez des plans de substitution dans le manuel Ashton.
La titration
Cette méthode permet de réaliser un sevrage direct de sa benzodiazépine d'origine sans avoir à passer par la case substitution.
Le principe de la titration consiste à broyer le médicament à l’aide d’un petit broyeur à comprimés et mélanger la poudre ainsi obtenue à 100 ml d’eau. Ce sera la solution de base à partir de laquelle on pourra retirer à l'aide d'une seringue en plastique, la quantité de médicament que l’on veut supprimer.
Attention : en aucun cas on ne doit recourir à cette méthode pour les comprimés à libération prolongée de quelque nature que ce soit.
Les diminutions
Quelque soit la méthode employée, le sevrage doit se faire lentement. Les diminutions sont de l’ordre de 10% maximum de la dose en cours sur des paliers de 15 jours minimum. Il faut garder à l’esprit qu'un sevrage trop rapide peut exposer à de réelles souffrances.
***
Le sevrage n’est pas une épreuve insurmontable. Vous avez les informations et grâce à tous ces éléments, vous pourrez procéder à la préparation de votre sevrage en choisissant votre méthode et en planifiant votre programme. Il n'est pas nécessaire de planifier votre programme de sevrage jusqu'au bout. Il est important de le faire pour les premières semaines puis de le réviser et l’ajuster à tout moment à votre propre rythme en fonction de vos symptômes.
Gardez l'esprit ouvert, ne perdez pas courage et prenez l'habitude de vivre un jour à la fois.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le manuel du Professeur Ashton .
|
| Méthodes de sevrage |
| © 2014 |